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Bloom: l’étude choc : Squalane de requins & cosmétiques

Cette étude est déjà relayée sur de nombreux sites verts, comme sur le mur FB de la Slow Cosmétique, mais je me permets, de vous la diffuser ici aussi… et bien sûr n’hésitez pas à faire partager si celle-ci vous parle… Mi novembre je reçus un mail d’un membre de  l’association Bloom que je ne connaissais encore pas… Le titre de ce message était « Article Santé/Beauté sur les composants marins dans les cosmétiques » et un des paragraphes était: « Nous allons publier mercredi 21 Novembre une étude exclusive sur certains des composants marins utilisés dans la fabrication de cosmétiques et qui est de nature à intéresser vos lecteurs« .

 

Quand j’ai répondu à ce message pour en savoir un peu plus sur la nature de l’étude, la chargée de communication m’a dit que cette étude était encore confidentielle et qu’elle me la ferait parvenir le jour venu…

 

L’association Bloom

« Fondée en 2005 par  Claire Nouvian, BLOOM est une association de loi 1901 à but non lucratif qui œuvre pour la conservation marine à travers une démarche de sensibilisation et de médiation scientifique des problématiques environnementales, la production d’études scientifiques et d’analyses pertinentes et indépendantes, ainsi que par la participation à des consultations publiques et des processus institutionnels. Ses actions s’adressent au grand public ainsi qu’aux décideurs politiques et aux acteurs économiques. » Petite Association de protection de l’environnement marin mais très active, elle est reconnue dans le monde scientifique, institutionnel et académique, tant en France qu’à l’international. Elle participe aussi au Grenelle de la Mer. Elle se base sur 4 grands axes aussi bien écologiques que socio-économiques:

 

1. Créer et/ou adapter les lois et les pratiques privées/industrielles face à l’urgence du contexte environnemental, humain et économique

2. Changer les pratiques de consommation des citoyens

3. Éduquer le public, les enfants, les futurs décideurs

4. Mener une recherche indépendante et contradictoire

 

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L’étude-choc sur le squalane de requin dans les cosmétiques

Je vais reprendre ici des paragraphes du communiqué de presse qui m’ont le plus frappée. Si vous souhaitez lire l’étude complète (36 pages), c’est par ici et pour les principales conclusions de l’étude (4 pages), c’est par là.

 

- « L’étude de BLOOM estime qu’environ 90 % de la production mondiale d’huile de foie de requin est destiné à la production de squalane pour le secteur cosmétique, ce qui correspond à la capture de plus de 2,7 millions de requins profonds chaque année. »

- « Alors que certains producteurs de squalane affirment que les requins profonds utilisés sont des animaux capturés accidentellement et simplement «valorisés», l’enquête de BLOOM démontre au contraire que les requins sont majoritairement issus de pêches ciblées. »

- « Etant donné la valeur importante de l’huile de foie de requin (entre 12 et 15 dollars le kilo), il semblerait en outre qu’il existe un phénomène de « livering », c’est-à-dire de prélèvement des foies et de rejet de la carcasse en mer, par analogie avec la pratique du « finning » qui consiste à découper les ailerons des requins et à rejeter les animaux estropiés à la mer, le plus souvent encore vivants. » Autant dire: du vrai braconnage…. La pêche industrielle a précipité le déclin vertigineux des populations des requins profonds en quelques années (chute supérieure à 95% pour certaines espèces)

-  » des tests aveugles menés sur des produits de grandes marques de cosmétique ont montré que les entreprises étaient parfois trompées par leurs fournisseurs quant à l’origine du
squalane que ceux-ci leur vendaient comme étant de fabrication végétale. »

-  » La seule façon de mettre fin à des pratiques de pêche aussi destructrices est de couper le robinet à la source. Nous espérons que l’industrie cosmétique entendra notre appel à se détourner de façon définitive et urgente du squalène animal » alerte Claire Nouvian. Mais aussi, la mobilisation des acheteuses et acheteurs de cosmétiques…

 

Principales Conclusions
– La production mondiale d’huile de foie de requin en 2012 est estimée à 2000-2200 tonnes.
– La part du squalane d’origine végétale (olives et autres) dans le total de la production de squalane serait aujourd’hui majoritaire alors qu’elle s’élevait à 30-40% fin 2010. (Bonne nouvelle mais si le squalane de requin cessait défintivement, ce serait encore mieux non?!!)
– Au Japon, premier marché mondial pour le squalane (40% de la demande totale), le squalane végétal est quasi inexistant.
– La raison principale de l’utilisation persistante de squalane animal est financière : le squalane d’origine végétale est environ 30 % plus cher que le squalane de requin.
Il n’y a aucune manière pour le consommateur final de savoir si le produit qu’il achète contient ou non du squalane issu de requin. La réglementation en vigueur ne contraint pas à mentionner l’origine du squalane dans l’étiquetage (Directive du Conseil 76/768/CEE).


Recommandations de BLOOM

– Différencier la dénomination « squalane » dans les ingrédients cosmétiques entre «squalane végétal» et «squalane de requin».
– Etablir un code douanier international correspondant au produit « huile de foie de requin ».
– Etablir deux codes spécifiques permettant de distinguer le squalane animal ou végétal.
– Productions, importations et exportations devraient être déclarées par tous les pays à la FAO.
– L’Europe devrait, à l’image des Etats-Unis, ne pas autoriser l’utilisation de squalène de requin comme adjuvant dans la fabrication de vaccins.

 

Ce que Vert.Citron vous recommande:
1. Pourquoi ne pas commencer à fabriquer vos propres cosmétiques?! Normalement, vous saurez exactement ce que vous ajoutez comme ingrédients! Enfin, si nous pouvons encore faire confiance aux principaux fournisseurs de matières premières qui proposent du squalane végétal comme Aroma Zone par exemple, tiré normalement à partir de l’olive…

2. Je pense que les cosmétiques labellisés bio sont plus rigoureux sur ce sujet de la protection animale puisque beaucoup possèdent aussi le label One Voice… Ils sont donc sans doute plus exigeants sur les preuves de leurs fournisseurs de matières premières…

3. Et si vous avez des doutes…posez des questions aux personnes concernées et si on ne vous répond pas ou peu précisément: boycottez!

4. Partagez cet article et la page de Bloom Association! Plus les gens seront informés et plus la prise de conscience sera grande! Ces pratiques pourront alors peut être définitivement cesser!

 

La devise de Bloom?
« Rechercher la vérité et la dire » Jean Jaures