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Les 10 gestes écologiques du Jardinier Naturel

J’entends trop souvent « Je n’ai pas la main verte. » Un jardin « naturel » ne s’improvise pas et s’apprend. Il faut écouter son instinct, écouter ce que nous disent les plantes, le terrain, les animaux… Non, je ne bascule pas dans l’ésotérisme: le jardin est un ensemble plein de vie, riche en interconnexions et symbioses qu’il suffit d’observer et surtout de respecter au maximum. Certes, cela est plus difficile dans des milieux artificiels tels que balcons ou rebords de fenêtre, mais avec un peu d’attention, de confiance en soi et surtout d’écoute de la nature, tout est possible ou presque… Et si je vous donne en plus quelques astuces, vous deviendrez une véritable main verte du jardin naturel et écologique!

 

 

Respecter la vie du sol, anticiper au lieu de guérir, préserver les ressources vitales, retrouver la biodiversité, respecter les saisons… le jardinier, qu’il soit amateur ou professionnel, doit apprendre à composer avec la nature. Il fait lui-même partie de la nature et doit s’y intégrer au lieu d’essayer de la soumettre… Une fois ces données prises en compte, le jardin nous donnera alors le meilleur de lui-même…. pour nos yeux, nos papilles, nos oreilles, notre toucher… L’hortithérapie, vous connaissez? C’est de plus en plus en vogue… Mais cela est une autre histoire… 

 

 

 

 

 

Astuce #1: Préparer le sol

 

 

En tant que paysagiste, lorsque nous intervenons sur un projet, nous demandons toujours des analyses de sol ou de la terre qui sera rapportée. Malheureusement, elles sont souvent loin d’être complètes et se résument souvent à des données uniquement physico-chimiques et non microbiologiques. C’est déjà une bonne base et nous pouvons alors essayer de composer avec le substrat en place ou fourni.

 

Le sol n’est pas seulement un support, c’est aussi un immense stockage pour la pluie, le carbone et un immense habitat pour près de 80% des êtres vivants de notre planète. Les végétaux s’y enracinent et y puisent les ressources nécessaires à leur croissance, des symbioses se forment (exemple: les mycorhizes qui sont des associations entre des champignons et les racines des plantes), les vers de terre l’aèrent, les micro-organismes le transforme en un immense garde-manger, la roche mère remonte en surface grâce aux arbres…. Bref, vous l’avez compris, le sol est primordial. On nous fait croire que nous pouvons manger des tomates, des fraises, des concombres… hors-sol mais ce ne sont que des succédanés médiocres de ce que nous offre la nature.

 

Tous les sols sont différents et il faudra composer avec le « nôtre », tout en cherchant à l’améliorer ou en tout cas, à ne pas le détruire. Il vous faudra alors déjà déterminer la texture de votre sol (physique). Pour cela, vous pouvez commandez une étude de votre sol par un laboratoire (Botanic propose un kit d’analyse assez complet du sol en collaboration avec le LAMS) ou alors, de façon plus empirique, il suffit de prélever une petite quantité de terre, de l’humidifier et de la modeler en un petit boudin.

 

 

Modelage facile= sol à tendance argileuse, lourde et compacte. Ameublir en automne avec une fourche écologique. Le gel pourra émietter la terre en hiver, terminer au printemps avec une griffe. Ce sol retient bien l’eau mais peut vite devenir imperméable et asphyxier les racines Modelage possible= sol à tendance limoneuse, protéger le sol en permanence avec du paillage afin d’éviter la formation d’une croute de surface. Modelage quasi impossible= sol à tendance sableuse, non liée, ne retenant pas l’eau. Cette terre doit être enrichie en humus d’année en année pour recréer un complexe efficace.

 

 

 

Sur balcons et fenêtres: Bien entendu, si vous jardinez en pot, cette étape peut être passée assez rapidement, l’analyse se fera essentiellement sur le sac de terreau que vous aurez acheté…

 

 

 

 

Astuce #2: Connaitre et nourrir le sol

 

 

Une terre qui a vu passer trop d’engrais de synthèse, de pesticides ou d’autres polluants se verra vidée de sa substance vivante que sont les micro-organismes. La terre va se vider de sa matière organique, devenir inerte, friable, sans aucune consistance. Elle ne sera plus qu’un support qui se diluera à chaque forte pluie créant des ravinements bien connus. Sans en arriver à ces extrêmes (qui sont pourtant monnaie courante aujourd’hui en agriculture ou chez des jardiniers amateurs), certains végétaux épuisent plus facilement le sol que d’autres à cause de besoins plus gourmands. Cela peut être le cas des rosiers, qui non seulement sont gourmands et sont bien souvent traités avec un arsenal de pesticides dès l’apparition de 3 malheureux pucerons….

 

C’est pourquoi, il est important de toujours associer les végétaux de différentes espèces entre eux car ils n’ont pas les mêmes besoins, certains s’entraident même mutuellement, on les appelle alors les plantes compagnes. Et SVP, bannissez les produits de synthèse! Ramenez les à votre jardinerie lors d’opérations spéciales de reprise de pesticides ou rapportez les à votre déchetterie la plus proche de chez vous.

 

Une terre inerte devra être revivifiée et retrouver son équilibre naturel. Cela prend du temps, mais on peut déjà améliorer sensiblement les choses en apportant du compost sur toute la surface et sur une épaisseur suffisante. Le compost riche en micro-organismes et en éléments nutritifs naturels va ramener une certaine biodiversité dans le sol. Les plantes vont mieux résister aux maladies, aux attaques de parasites, les auxiliaires vont revenir vous aider à  protéger votre jardin… Le sol sera aussi beaucoup plus facile à travailler, sera moins sensible à l’érosion grâce aux nouveaux complexes formés et petit à petit il se régulera tout seul. Lorsque vous reverrez des vers de terre en quantité dans votre sol, vous pourrez penser à une première victoire! Les lombrics sont parmi les premiers à disparaitre dans un sol appauvri. Ils font pourtant un travail incroyable et facilitent grandement l’action du jardinier! Sisi, la nature est bien faite!

 

 

Sur balcons et fenêtres: il faudra veiller à réaliser un surfaçage régulier, au printemps. En effet, les contenants étant réduits et les arrosages plus nombreux, les terreaux se voient rapidement lessivés dans les soucoupes… Pour ma part, je surface toutes mes jardinières avec du lombricompost fait maison et je dilue du « thé de vers » ou jus de lombricompost lors des arrosages.

 

 

 

 

Astuce #3: Protéger le sol

 

 

Encore trop de jardiniers et même d’agriculteurs ne protègent pas leurs sols et les laissent nus… Cela est préjudiciable à n’importe quelle saison. Sous l’effet des intempéries, un sol nu risque de se tasser et de former une croûte de battance: les racines sont asphyxiées, l’eau s’évapore, les éléments nutritifs sont lessivés… Il suffit de regarder la nature pour observer qu’un sol riche n’est jamais nu. On y retrouve des feuilles mortes, des brindilles… le tout, décomposés par les micro-organismes qui viendront aérer et enrichir la couche de surface, améliorant les échanges gazeux, l’eau disponible pour les plantes…etc. Ainsi, la nature, comme toujours, se débrouille très bien sans nous. Le but quand nous jardinons (ornement ou potager) est de reproduire un semblant de nature mais « organisé ». Afin de ne pas perturber le sol et d’en faire un substrat inerte, la couverture du sol est un moyen pratique et décoratif de reproduire la nature… et de s’économiser au jardin! 

 

Comme la nature, nous devons « occuper le terrain » et nous avons plusieurs solutions:

 

  • Le paillage, auquel j’avais déjà consacré un article ICI. C’est un geste préventif avec de nombreux avantages. Il réduit l’évaporation de l’eau, empêche l’installation des adventices, protège le sol de l’érosion, offre un abri aux auxiliaires du jardin (coccinelles, vers luisants…) et apporte de la matière organique qui entretient l’humus du sol. (sauf si vous optez pour un paillage minéral comme la pouzzolane, les billes d’argile, l’ardoise…) Des recherches sont actuellement effectuées sur le BRF (Bois Raméal Fragmenté), cette technique de paillage donne de bons résultats: (source: wikipédia) « Le bois raméal fragmenté, ou encore bois raméaux fragmentés (BRF), est le nom donné à un mélange non-composté de résidus de broyage (fragmentation) de rameaux de bois (branches). Par extension, le terme « BRF » désigne aussi une technique culturale agricole innovante imaginée au Canada qui, par l’introduction du broyat dans la couche supérieure du sol ou en paillis, cherche à recréer un sol riche, aéré et riche en micro-organismes, comme on en trouve souvent en forêt. Le BRF favorise en effet la pédogenèse nécessaire à la création de l’humus. » En pratique, il suffit de broyer et de récupérer toutes les jeunes branches de vos tailles de feuillus et de les incorporer en paillage en surfaçage ou dans les premiers centimètres de votre sol.
  • Les plantes couvre-sol, n’ont pas leur pareil pour les talus, les interstices…etc. Formant une strate basse, elles sont encore plus efficaces que le paillage pour limiter l’érosion grâce à leurs racines et leurs marcottages naturels. Vous pourrez compter sur: le cotoneaster, la symphorine, le lonicera nitida, le lierre, la pervenche… Une fois bien installées, elles vous éviteront aussi la corvée du désherbage…
  • Les engrais verts, sont surtout réservés aux sols agricoles, au potager ou aux terres de jardins qu’il faut redynamiser ou ne pas laisser nus. Semés au printemps, à l’automne ou après une récolte, ils sont fauchés avant la mise en graines et leur paille peut être laissée sur le sol. Ils restituent à la terre les éléments nutritifs qu’ils ont puisés en profondeur pour assurer leur croissance.

 

❧ Sur balcons et fenêtres: N’hésitez surtout pas à pailler vos jardinières avec des matériaux fins comme la paille de lin ou avec les tailles de vos plantes: fougères et graminées donnent de bons mulchs. L’été, vos plantes auront un peu moins chaud et en hiver cette couche les protègera du gel (en accompagnement du voile d’hivernage autour des pots)

 

 

 

 

Astuce #4: Désherber …ou pas

 

 

En règle générale, sous nos latitudes, la nature a horreur du vide. Sans entretien, le moindre interstice, parcelles ou espaces non cultivés accueilleront une flore spontanée. Celle-ci peut être la bienvenue lorsqu’elle est indigène et que nous l’invitons pour créer un coin de biodiversité (prairies fleuries spontanées, coins pour batraciens, abeilles, hérissons…). Dans le cas d’espèces invasives ou d’un jardin très soigné, ces plantes seront alors des adventices, les fameuses « mauvaises herbes » et seront maitrisées par le jardinier à l’aide de différents moyens:

 

  • les paillages (voir astuce #4)
  • les plantes couvre-sol (idem)
  • le désherbage mécanique

 

2 autres méthodes existent mais j’en suis moins fan:

 

  • le désherbage thermique
  • le désherbant de contact naturel (pour ma part, je n’ai pas recours à cette technique qui se rapproche trop à mon gout des produits phytosanitaires de synthèse…)

 

Le désherbage, pour être efficace, doit être effectué avant la montée en graines des végétaux. Certaines sont très faciles à arracher, les liserons et chiendents devront être manier avec précaution (leur système racinaire émet de nouvelles pousses sur chaque fragment laissé en terre), les herbes à racines profondes et pivotantes (pissenlit, rumex, chardon…) devront être retirées au couteau désherbeur ou à l’aide d’une fourche. Pour les terrasses ou allées minérales, il est possible d’utiliser l’eau chaude de cuisson des légumes et de la verser directement sur les indésirables.

 

Il reste aussi la solution que propose l’association « Cueillir » avec le visuel ci-dessous… Pensez-y ! (Attention à ne pas faire n’importe quoi. Ne mangez aucune plante dont vous n’êtes pas sûrs de sa comestibilité…)

 

 

 

❧ Sur balcons et fenêtres: Ici aussi, les adventices s’invitent spontanément, semés par le vent, insectes ou oiseaux: trèfles, graminées, laiterons, pissenlits, potentilles, petite luzerne… Vous pourrez en laisser quelques unes si le coeur vous en dit (cette flore indigène attire les abeilles notamment) et retirer manuellement les autres. Pour une fois, vous avez plus d’avantages que les propriétaires de grands jardins, les adventices étant plus faciles à maitriser en conteneurs!

 

 

 

 

Astuce #5: Composter ses déchets et enrichir le sol

 

 

Ne jetez plus vos déchets végétaux de la cuisine ou du jardin! Compostez les et enrichissez votre sol avec un compost de qualité. Vos poubelles ménagères seront d’autant moins lourdes et ferez un petit geste supplémentaire pour l’environnement. Comme je l’entends très souvent, je préfère remettre les points sur les « i »: non, le compost n’est pas un tas de fumier que nous mettons devant la maison et possédant une odeur nauséabonde! Un compostage bien mené, aéré, ni trop sec, ni trop humide, bien équilibré possède une odeur d’humus de sous-bois, et il est agréable à prendre en main.

 

C’est aussi tout à fait naturel: on laisse les organismes du sol dégrader les matières organiques (vertes et brunes) qui sont superposées en couches successives et légèrement mélangées. Il existe aujourd’hui de très bons livres ou sites internet dédiés à l’art du compostage. Cela requière un peu de technique mais une fois testée, vous ne pourrez plus vous en passer et votre jardin vous dira merci! (ainsi que votre facture d’ordures ménagères sans doute…)

 

 

 

❧ Sur balcons et fenêtres: Le lombricompostage vous connaissez? Sûrement si vous êtes déjà un lecteur assidu de Vert-Citron! Il vous permet d’alléger votre poubelle et de recycler tous vos déchets végétaux de cuisine, ainsi que vos boites d’œufs, rouleaux de papier WC… Vous mettez tout ce petit monde dans une boite appelée lombricomposteur où des lombrics vont faire le boulot de décomposition. Il n’y a rien de sale ou de malodorant, c’est plus rapide qu’un compost classique et vous pourrez même le garder dans votre appartement et faire participer vos enfants. En suivant quelques règles très simples, vous obtiendrez alors un lombricompost de qualité, ainsi qu’un engrais liquide que vos plantes en pots vont adorer!

 

 

 

 

Astuce #6: Économiser l’eau au jardin

 

 

Economiser et récupérer, voici les 2 maitres mots concernant l’eau au jardin. Pour préserver la planète et cette ressource qui devient de plus en plus rare mais pourtant indispensable…

 

  • Economiser, en ne plantant que des végétaux adaptés à notre sol et à notre climat, en privilégiant les prairies fleuries aux gazons de golf, en arrosant le soir pour limiter l’évaporation, en paillant pour conserver la fraîcheur du sol plus longtemps, en binant (« un binage vaut mieux que 2 arrosages »), en installant un système d’arrosage automatique et programmable…etc. Les réflexes ne manquent pas pour arrêter de gaspiller l’eau!
  • Récupérer, en installant une cuve de récupération de l’eau pluviale, enterrée ou non, raccordée à la toiture. Ou encore en remettant au gout du jour le vieux puits oublié au fond du jardin au lieu de prendre l’eau potable (pleine de chlore) au robinet…

 

❧ Sur balcons et fenêtres: Si vous n’avez qu’un petit balcon à disposition de 2m² et/ou quelques rebords de fenêtres, il sera difficile de récupérer l’eau de pluie même avec beaucoup d’ingéniosité… Pour ma part, lorsqu’il pleut, je sors bassines et arrosoirs sur le balcon (pas de surplomb), ou alors, vous pouvez aussi essayer de recycler l’eau de la douche, comme le préconise Béa Jonhson: conserver l’eau qui coule avant qu’elle ne soit chaude et la redonner aux plantes. La meilleure des solutions reste encore de planter des espèces supportant le sec (graminées, plantes grasses, aromatiques…) et des contenants judicieux: le zinc par exemple est très joli mais chauffe très rapidement au soleil. Il brûle alors les racines des plantes en pots. N’oubliez pas non plus d’installer une réserve d’eau en fond de jardinière: elle vous servira à la fois pour l’eau et pour le drainage: quelques centimètres de billes d’argiles ou de tessons de terre cuites peuvent tout changer!

 

 

 

 

Astuce #7: Choisir les végétaux

 

 

Il est important de privilégier les espèces locales. Bien sûr, quelques plantes exotiques ne bouleverseront pas un jardin (attention tout de même aux exotiques envahissantes) mais chaque plante possède des besoins qui lui sont propres en fonction de son milieu naturel d’origine. Pour prendre 2 exemples bien opposés: on ne retrouvera pas la même végétation sous les tropiques, dans le désert de sable ou dans une tourbière… Les plantes se sont adaptées, ont évolué  et ont défini des stratégies (plantes carnivores, épines des cactées, plantes épaisses, couvertes de poils…) au fil des années pour subvenir à leurs besoins… Lorsque les exigences qu’elles requièrent ne sont pas respectées, les plantes souffrent et sont alors plus vulnérables aux maladies et aux attaques de parasites.

 

Néanmoins, en observant votre jardin, vous pourrez voir qu’il y’a des micro-climats qui se forment: au pied d’un mur, sous la frondaison des arbres, un sol plus argileux près de la mare…etc. Profitez de cette richesse pour choisir vos végétaux… en toute connaissance de cause!

 

Soulignons le fait que les espèces indigènes attirent aussi plus facilement… la faune locale: abeilles, papillons, hérissons… Car bien souvent, flore et faune sont liés sur un territoire… Pensez aussi à associer les plantes compagnes entre elles: certaines ne s’apprécient guère et d’autres forment de belles complicités… Certaines espèces et variétés sont plus résistantes à des maladies (toutes les tomates n’offrent pas les mêmes résistances). Plus robustes, ces plantes demanderont alors moins de traitement…

 

 

❧ Sur balcons et fenêtres: Même s’il s’agit de plantations en pots, totalement artificialisés par absence de véritable sol, il est tout de même important de bien choisir ses plantes. Celles-ci doivent êtres robustes, et rustiques. En effet, la culture en pot est beaucoup plus exigeante qu’en pleine terre: en été, les plantes ont beaucoup plus chaud et au contraire en hiver, le gel atteint plus rapidement les racines. Une plante résistant à -10°C en pleine terre, peut très bien ne pas survivre à quelques jours à 0°C en pot… surtout si le balcon et les fenêtres sont exposés aux vents, comme c’est souvent le cas dans les immeubles. En été, il dessèche rapidement la terre et en hiver il accentue la sensation de froid.

 

 

 

 

Astuce #8: Nourrir les végétaux

 

 

Une fertilisation équilibrée permet de renforcer les plantes surtout en début de saison. Les engrais organiques sont facilement assimilables par les plantes, contrairement aux engrais de synthèse issus de l’arsenal de guerre et de la pétrochimie. De plus, les engrais naturels (animaux ou végétaux), bien utilisés, ne nuisent pas au sol et au micro-organismes.

 

On distingue 2 sortes de fertilisants:

 

  • les engrais simples: ils sont issus d’une seule matière première végétale ou animale: corne, purin d’ortie, de consoude, fiente de guano, crottin… Chaque engrais possède ses propres spécificités: action lente/rapide, 1 ou plusieurs minéraux privilégiés…

 

  • les engrais complexes: ils sont produits à partir de plusieurs matières premières et forment un complexe d’éléments minéraux, oligo-éléments, destinés à des plantations spécifiques: « rosiers », « plantes vertes », « plantes racines »…

 

❧ Sur balcons et fenêtres: Le meilleur des engrais sera celui issu de votre lombricompostage… Diluez le « thé » obtenu (1 pour 10) et arrosez vos plantations avec cet engrais naturel! Astuce: recycler l’eau de votre aquarium car elle renferme des particules essentielles au développement des plantes vertes!

 

 

 

 

Astuce #9: Soigner et traiter… si besoin

 

 

Une maladie importante, une attaque virulente de champignons ou autre parasite est toujours le signe d’un dérèglement. Inutile donc de s’acharner à pulvériser des insecticides à tout va. Vous soignerez le symptôme mais pas la cause. De plus, nous savons aujourd’hui que les parasites et maladies mutent et s’arrangent de tous nos « remèdes » systématiques de synthèse…

 

Le jardin est un système holistique, la santé du jardin passe donc par de l’observation et nous devons trouver les causes des dérèglements suscitant la maladie avant toute intervention. Cela peut être un sol inadapté, une météo peu clémente favorisant les maladies fongiques, une mauvaise interaction entre des plantes…etc. Cela peut aussi être plus complexe si le problème est ancien, le dérèglement a alors affecté. Les plantes ont aussi acquis des systèmes de défense, notamment avec la compartimentation: la plante affectée isole la maladie et cette dernière ne peut plus progresser. Dans ce cas, il n’y aura pas besoin de traiter, seulement de stimuler les défenses de la plante avec des décoctions de plantes bien choisies.

 

Si vraiment, vous êtes obligés de traiter, je vous encourage à soigner « les plantes par les plantes ». Préparez votre purin d’ortie, ayez recours aux huiles essentielles, au savon noir, au lait d’argile, à la consoude, au simple jet d’eau (assez efficace sur les pucerons)… De plus en plus de manuels traitent de ce sujet. En parallèle du traitement, renforcez l’environnement des plantes malades: plantes compagnes, invitation des auxiliaires (accueillir les oiseaux, les hérissons (friands de limaces), les coccinelles, les syrphes…), fertilisations spécifiques…

 

Attention aux traitements, tels que la pyréthrine, autorisés en bio et non rémanents, mais qui ne différencient pas les auxiliaires, des ravageurs…. Dans le cas d’une invasion de pucerons ou de cochenilles, attention aux fourmis qui se nourrissent du miellat produit par ces derniers… Elles « entretiennent » alors la colonie pour se nourrir de ce fameux miellat. Pensez à déplacer la fourmilière avant tout traitement, cela règulera déjà pas mal les pucerons…

 

 

❧ Sur balcons et fenêtres: Les plantes en pots souffrent plus facilement de déséquilibres, c’est un fait. Il sera d’autant plus important de surveiller toute attaques de parasites ou de maladies cryptogamiques, sinon le risque de propagation est élevé. Néanmoins, c’est aussi plus facile de garder un oeil sur un petit jardin de pots et d’isoler les plantes qui souffrent…

 

 

 

 

Astuce #10: Favoriser la biodiversité

 

 

La biodiversité est dans toutes les bouches. Elle est au coeur d’un grand débat et touche toutes les sphères: du milieu agricole qui replante petit à petit des haies (mais qui continue les grandes monocultures avec en tout et pour tout 1 variété de blé, 1 de colza et 1 de maïs… ), en passant par les villes qui mettent en place des gestions différenciées, au particulier qui plante de la haie champêtre et non plus du monospécifique de thuya, jusqu’à la prise de conscience d’extinctions d’espèces animales et florales (enfin, on ne parle toujours que des grands mammifères, des abeilles ou de quelques félins mais pas du petit papillon « insignifiant » dont personne n’a jamais entendu parler) ou encore du grenier de l’humanité que représentent les semences, notamment les graines dites paysannes, non inscrites dans les fameux cahiers des lobbyistes…

 

Bref, on en entend beaucoup parler, et pourtant il y’a encore beaucoup à faire et celà devient de plus en plus urgent.

 

Au jardin amateur, la biodiversité a elle aussi son importance. En effet, la multiplicité des jardins privatifs peuvent créer des corridors écologiques pour les animaux et la flore. Malheureusement, ils sont souvent mis à mal par l’abus des traitements de synthèse, utilisés souvent à mauvais escient. « Là où round-up passe, y’a tout qui trépasse »…
Botanic est, à ce jour, la seule jardinerie qui ait supprimé totalement les pesticides chimiques de ses magasins et cela, dès 2008. Heureusement, à partir de 2022, c’est la loi  « Labbé » qui interdira aux particuliers d’utiliser des produits phytosanitaires chez les jardiniers amateurs. Alors, autant s’y prendre dès maintenant, si ce n’est pas déjà fait, et commencer les bonnes résolutions avec un jardinage respectueux de l’environnement.

 

 

Favoriser la biodiversité permet d’accueillir le maximum d’auxiliaires au jardin et de créer un écosystème en équilibre. Des pucerons? Ils vont peut être vous grignoter quelques tiges mais ils seront vite rattrapés par des larves de coccinelles… On trouve les auxiliaires « généralistes », tels les hérissons qui ont un régime alimentaire variés (insectes, limaces, escargots) ou les « spécialistes » comme les coccinelles qui n’ont qu’une seule proie. Pour les inviter au jardin, il suffit de leur mettre à disposition la nourriture (limaces, pucerons… sisisi!) et des abris variés (nombreuses fleurs, fagots de bois, tuiles retournées, paillis, abris sur mesure du commerce…). Botanic nous propose 3 astuces importantes:

 

  • Planter une haie vive composée de 30% de persistants et 70% de caducs. Elle favorise la diversité végétale et et attire beaucoup d’animaux: oiseaux, insectes, papillons… (avez-vous déjà observer la faune d’une haie monospécifique de thuya? c’est complètement vide de vie…), elle permet un apport naturel d’humus grâce aux arbustes caducs, les arbustes épineux protègent les nidifications des oiseaux…etc
  • Planter des végétaux mellifères qui sont à la base de la chaîne alimentaire? Elles produisent un suc, le nectar, avec lequel les abeilles produisent le miel. notamment. Beaucoup de plantes indigènes, spontanées, locales sont mellifères…
  • Créer un point d’eau: les jardins aquatiques (petites mares, bassins, tonneau…) sont particulièrement recommandés pour attirer un peu plus de biodiversité. Les lieux humides sont des écosystèmes riches.
  • Je rajouterai un 4e point: celui de marier les strates au jardin: arborées, arbustives, couvre-sol, graminées, prairies fleuries et vivaces… Tous ces étages accueillent des espèces différentes et permettent de recréer un véritable biotope favorable à la vie.

 

❧ Sur balcons et fenêtres: Il est tout à fait possible de recréer une belle biodiversité dans des jardinières. Il suffit de jouer avec la taille des contenants pour mélanger différentes strates, semer des graines de prairie fleurie, planter des mellifères et aromatiques… Et si vous avez un balcon suffisamment grand, vous pourrez même installer une bassine pour créer un point d’eau avec quelques aquatiques!