· 

[INCI] Le Methylisothiazolinone : explications

Pourquoi se retrouve-t-il subitement sur le devant de la scène?

 

 

Je ne sais pas ce qui a été précisément l’élément déclencheur pour ce mois de décembre 2012 mais le résumé est simple. Le Methylisothiazolinone (MI, MIT) était déjà employé dans certains cosmétiques mais non en majorité. En effet, on lui préférait les parabènes (prix, facilité d’utilisation…) dont vous avez déjà tous entendu parler par le battage médiatique et pour la polémique engendrée sur des suspicions de cancers et sur leur potentialité à traverser la barrière de la peau. Aujourd’hui on voit fleurir des « sans parabene » à toutes les sauces sur les emballages des cosmétiques, suite à la proposition de texte de loi en mai 2011, annonçant “La fabrication, l’importation, la vente ou l’offre de produits contenant des phtalates, des parabènes ou des alkylphénols sont interdites”. (Mais qu’en est-il des matières premières? Ce texte est vraiment très court et peu explicite car en effet, « il incombe au fabricant de garantir qu’aucun conservateur indésirable ne sera introduit dans le produit par des matières premières ayant déjà été soumises à un précédent mode de  conservation » R.Stiens, La vérité sur les cosmétiques…) Il a donc bien fallu trouver des remplaçants potentiels à ces parabens, et entre autres, j’ai nommé le Methylisothiazolinone!

 

 

 

Kesako les parabenes et le Methylisothiazolinone ?

 

 

Ces ingrédients ont pour but premier la conservation des produits cosmétiques. En effet, la plupart des cosmétiques sont des émulsions, c’est à dire un mélange entre une phase aqueuse et une phase huileuse liées entre elles avec des émulsifiants. Or la phase aqueuse d’une émulsion est sujette à prolifération de bactéries, microbes et compagnie. Il est donc nécessaire pour la commercialisation d’un produit cosmétique que celui-ci soit exempt de micro-organismes pouvant être néfastes. D’où l’utilisation de Conservateurs comme les parabenes ou le Methylisothiazolinone. Le rôle des conservateurs est d’être biocides, anti-bactérien et antifongiques. C’est leur nature même. On comprend donc qu’il peuvent aussi être irritants pour notre peau (contenant des bactéries en équilibre) et même dangereux pour notre santé.

 

Comme je le rappellerai dans un autre article sur la lecture des étiquettes des cosmétiques, on ne peut pas prétendre qu’un produit mis sur le marché soit néfaste pour la santé humaine puisqu’il subit des tests et qu’il est sous la règlementation de l’AFFSAPS. Mais nous savons tous aussi que régulièrement, cette même AFFSAPS retire des ingrédients jugés comme nocifs… C’est le cas des conservateurs. Pendant longtemps, on a utilisé le formaldéhyde comme conservateur dans les cosmétiques. On sait aujourd’hui, qu’il est dangereux pour la santé. Il n’est, à ce jour, presque plus employé dans les cosmétiques (sauf pour le vernis à ongles, où on peut le trouver jusqu’à 5%. Au delà de 0,05%, son utilisation doit être mentionnée sur l’emballage) et a été classé parmi les ingrédients cancérigènes..

 

 

Quels sont les risques de l’utilisation dans les cosmétiques du Methylisothiazolinone?

 


Le MI est classé en liste A dans le DIMDI: allergène de contact majeur! Dans la gamme des conservateurs, les ingrédients organohalogénés (comme le MI) sont aussi réputés les plus dangereux en ayant un fort potentiel allergisant, de plus ils sont susceptibles de passer aussi la barrière de la peau… De plus, nous avons vu au-dessus que le formaldéhyde en tant que conservateur n’est presque plus utilisé. Mais il n’en est pas de même pour les ingrédients « libérateurs de formaldéhyde » comme le Methylisothiazolinone ! Nuance! (Voir ci-contre)

 

En cas de contact prolongé avec l’eau, ces ingrédients libèrent du formaldéhyde comme leur nom l’indique. Or les cosmétiques contiennent une grande part de phase aqueuse… Mais, on en retrouve aussi dans l’alimentation, dans la fumée des cigarettes… En rajoutant des ingrédients libérateurs de formaldéhyde dans les cosmétiques, le consommateur ne sait pas combien de dose de formaldéhyde il aura reçu à la fin de sa journée…! Et qu’en est-il de tous les effets cocktails? De conservateurs entre eux (en règle générale, il n’y a pas un mais plusieurs conservateurs dans un produit fini afin de pouvoir diminuer la concentration de chacun), mais aussi de l’accumulation de formaldéhyde, inhalé, avalé et mis sur la peau (et passant à travers)?

 

On retrouve le Methylisothiazolinone dans les produits rincés mais aussi non rincés ! (concentration maximale de 0,0015%) Quand on sait qu’ils possèdent « une toxicité élevée en milieux aquatiques et sont une source d’allergie par contact direct ou par l’air » (*)… on ne peut pas dire qu’on fasse du bien à notre santé et à celle de la planète! Le Methylisothiazolinone est source de gênes respiratoires et de dermatites de contact comme l’eczema par exemple. (voir aussi encadré 3 de la page 320 de la fiche TA 86 d’allergologie-dermatologie professionnelle)

 

 

 

Préférez les cosmétiques certifiés bio !

 

 

Vous ne souhaitez pas vous embêter à trouver le MI, MIT ou Methylisothiazolinone dans la liste INCI de vos cosmétiques? C’est dommage car c’est édifiant… Néanmoins, Si vous ne souhaitez pas de parabenes ou de Methylisothiazolinone ou d’autres conservateurs problématiques dans vos cosmétiques, il vous suffit tout simplement de faire confiance aux labels Bio indiqués sur les emballages des cosmétiques… Toutes les certifications Bio et tous leurs cahiers des charges les interdisent dans la composition des cosmétiques bio…

 

Encore mieux, si vous souhaitez ne plus avoir de conservateurs dans vos cosmétiques, il vous faudra soit:

 

1° Préparer des « recettes-minute »  (fastidieux pour une crème de tous les jours par exemple!!)

 

2° Utiliser des cosmétiques sans eau ! Que prône aussi, en partie, la Slow Cosmétique… En effet, les micro-organismes ont besoin d’une phase aqueuse pour se développer et proliférer…