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Le corps s'en-mêle: vers une complémentarité médicinale?

Mai 2015. J'ai longtemps hésité avant de commencer à rédiger cet article. Je ne voulais pas d'un post voyeuriste, je voulais encore moins d'un article qui paraitrait tiré d'un journal intime... D'un autre coté, je vous devais bien quelques explications de ma longue absence sur Vert-Citron.  Et surtout, cette histoire vous relate une expérience qui peut-être vous servira un jour ainsi que ma vision d'une complémentarité d'une certaine médecine...

Si vous lisez cet article, c'est que vous connaissez déjà Vert-Citron, sa philosophie, son éthique et surtout sa passion pour les plantes et les médicinales. Je suis pour le renouveau du métier d'herboriste en France. Je vis ma formation d'herbaliste à l'école Lyonnaise des Plantes médicinales avec passion, j'apprends tous les jours et je suis persuadée que les végétaux seront notre futur, comme ils ont été notre passé. Ils sont apparus sur Terre bien avant nous et ils nous survivront toujours.

Cependant, contrairement à ce que pourraient penser certains, je ne suis pas fermée à la médecine "moderne". C'est une belle complémentarité. Il ne faut pas l'oublier. Beaucoup de choses me déçoivent certes, les lobbyings pharmaceutiques et laborantins font régner une loi financière impitoyable, des scandales éclatent tous les jours, les gens se déresponsabilisent de leur santé.... Oui je pense tout cela... mais je sais aussi que les progrès de la médecine avec une meilleure hygiène de vie, ont permis de sauver des vies, d'améliorer des conditions ou de soigner des maladies. Il ne faut rien renier. La médecine et les accompagnements non conventionnels participent tous à un meilleur confort de vie et de mieux-être.

 

Une onde de choc que nous envoie la Vie

 

Prendre en main son bien-être, sa santé, c'est ce que j'essaie de vous transmettre. Cependant, nous avons tous besoin de coups de pouce, d'avis extérieurs. Cela peut être compliqué de s'auto-analyser, de savoir s'écouter et de répondre présent à tous les signaux que peut nous envoyer notre corps.


Oui mais, pour une fois, c'est moi qui me suis dé-responsabilisée de ma santé... c'est moi qui me suis remis en toute confiance à une naturopathe, qui, à mes yeux a fait une faute professionnelle. Je ne remettrai pas sur son dos tout ce qui m'est arrivé, loin de là, je pense qu'elle avait voulu bien faire et moi, je n'ai plus su écouter mon propre corps qui était en détresse...

 

Janvier 2015, le début d'une épopée de plusieurs mois...

En burn-out professionnel depuis 2013, je compensais et je vivais à fond mes passions. Sauf que... ce burn-out augmentant et ne sachant pas m'arrêter, j'en faisais toujours plus, j'étais prise dans un engrenage qui allait de plus en plus m'épuiser sans jamais oser me l'avouer totalement. Remettant tout sur ce malaise professionnel.

 

Un soir de Janvier, des problèmes physiques ont commencé à apparaître. Au début, en alternance, puis les mois ont passé et les symptômes n'ont fait qu'empirer. Au début, je me suis prise en main, mais je ne pensais pas être MaLaDe (le "mal a dit"...), non je pensais surtout à un problème de circulation veineuse qui avec l'aide de quelques plantes, HE, massages allaient bien vite me rétablir. Rapidement, j'en ai tout de même parlé à la naturopathe qui me suivait. Très orientée vers l'alimentation, elle a rectifié ma façon de manger. J'ai eu droit à beaucoup de compléments alimentaires, des drainages, de l'auriculothérapie et beaucoup d'argent dépensé... non remboursé par la Sécurité Sociale. ;)

 

Petit à petit, elle a soupçonné des intolérances alimentaires et mon régime alimentaire s'est durci. Mais jamais, non jamais, elle ne m'a envoyée voir mon médecin généraliste pour me faire prélever quelques prises de sang qui auraient pu nous aiguiller. Les forces que je perdais déjà se sont alors bien vite retrouvées épuisées. Mon vélo quotidien était devenu fatigant, les moindres marches d'escalier m'essoufflaient... et surtout mon corps avait pris 5 kgs en moins de 3 mois...

 

Mais je tenais bon, je me disais qu'on allait trouver cette intolérance et qu'après tout irait mieux... Et puis surtout, j'étais dopée à une certaine hormone du bonheur car à coté, ma vie toute entière était en train de basculer, d'évoluer vers mes rêves d'enfant, vers mon vrai rêve de vie, vers de nouvelles aventures: changement de cadre, de rythme de vie, de paysage, de région, de boulot, de romance. Des années de remise en question qui étaient en train de se résumer en quelques semaines.  Beaucoup de choses en très peu de temps mais tellement stimulantes et suivant une logique parfaite... Prête à tourner de nouvelles pages blanches et à écrire une "nouvelle" histoire.

 

Mai 2015... la santé qui dérape pour de bon.

Lundi 4 mai, j'ai un sursaut d'écoute de mon corps, une sourde inquiétude m'envahit. Je me décide ENFIN, de moi-même, à aller voir mon médecin généraliste avant de retourner voir pour la énième fois ma naturopathe. En lui exposant mes symptômes et voyant mon état, il me fait réaliser rapidement des analyses de sang, et me recommande à une consoeur phlébologue pour 2 jours après... Système veineux au top, par contre, cette dernière veut que je revoie rapidement mon médecin pour qu'il m'oriente vers un néphrologue...

 

Lundi 11 mai, j'ai RDV à midi avec mon généraliste, le matin au boulot une douleur s'intensifie tout au long de la matinée, je prends tout de même le vélo pour me rendre au RDV. En arrivant, je n'arrivais déjà presque plus à poser le pied droit par terre. Douleur? Psy? Autre? Quoiqu'il en soit, j'ai réussi à atteindre la porte de mon médecin avant de m'évanouir à moitié devant son cabinet...

A partir de ce moment, tout s'est enchainé très vite, avec absolument aucun contrôle sur les évènements qui se passaient. A moitié en tachycardie, frigorifiée et cette douleur qui ne passait pas... Mon médecin a regardé mes analyses, a appelé la néphrologue des urgences et 1/4 d'heure après, je me retrouvais avec le SAMU, les pompiers autour de moi... Tests en tous genres et me voila transportée aux Urgences...

C'était le coup ultime de la vie qui te lance un dernier SOS parce que tu n'as pas compris jusque là. L'électrochoc qui te fait comprendre que tu as trop forcé, que ton corps n'est pas une machine et que lui aussi a son mot à dire... Une bouée de sauvetage lancée en dernier recours...

 

Résultats, je suis restée 2 jours aux Urgences puis 1 semaine hospitalisée en néphrologie. Car non, décidément non, je ne faisais pas d'intolérance alimentaire. Oui, j'étais vraiment malade et depuis le mois de janvier voire avant, mes reins faisaient des leurs et laissaient passer toutes les protéines. Résultats: prise de poids avec l'eau qui s'accumule dans les tissus, affaiblissement général, moins de résistance aux infections, risque de thrombose, bref....  J'étais vraiment malade et pendant tous ces mois à enchainer les RDV chez ma naturopathe, je ne faisais que m'affaiblir davantage...

 

Aujourd'hui, même si les médecins m'ont dit et répété que j'aurai dû venir bien avant, je m'en sors plutôt bien, j'ai une des maladies les moins graves qu'il peut y'avoir au niveau des reins. Cette maladie se soigne bien dans 90% des cas.... Elle se soigne bien avec... des diurétiques (non naturels), des anticoagulants et surtout des corticoïdes et un suivi médical strict pendant quelques mois... Rien de bien naturel la-dedans. Oui, mais c'est ce qui va me soigner et qui va me remettre sur pieds.

 

Cette année, en formation d'herbaliste, nous avons étudié le système rénal: le syndrome néphrotique et les atteintes glomérulaires ne font pas partie des choses qui se traitent avec les plantes. On peut accompagner pour un meilleur confort mais en aucun cas soigner. Il s'agit d'une maladie sérieuse, et qui aurait pu se compliquer bien davantage, si je n'avais pas eu cet évanouissement devant la porte de mon médecin.

 

 

Un équilibre à trouver pour la médecine du futur

 

Voili, voilou, nous arrivons à la fin de cet article un peu spécial. Un peu autobiographique. Une expérience qui m'aura servie de leçon. Une leçon de vie.

Et surtout, vous l'aurez compris, j'aimerais que l'on arrête cette improbable dualité entre les accompagnements de mieux-être et  la médecine. Les deux sont complémentaires et ont besoin l'une de l'autre. Ne pas s'entêter dans des carcans, ni dans une voie, ni dans l'autre.

Je suis pour le maintien de la santé, de façon holistique, la plus naturelle possible. Mais lorsque notre capital santé est entamé, la main doit être passée, ou du moins complétée, avec d'autres méthodes,  d'autres spécialistes.

Et pour recopier une citation envoyée par une amie "L'arrêt, le calme et le repos sont les conditions nécessaires pour que la guérison puisse avoir lieu. Si l'on ne s'arrête pas, la destruction en cours ne fera que continuer".